Solidarité maison des artistes
PASS culture, le gel de la part collective précarise les artistes

Le 30 janvier 2025, les rectorats ont annoncé le gel de la part collective du Pass Culture à hauteur de 50 millions d’euros.
La part collective du PASS culture
Pour rappel, la part collective du Pass Culture est attribuée aux établissements du second degré, collèges et lycées, de la 6e à la terminale. Elle permet de financer des activités d’éducation artistique et culturelle (EAC) directement intégrées dans le cadre scolaire. Ces actions sont menées en grande majorité par des artistes professionnel·le·s, formé·e·s aux interventions éducatives.
En ce sens, la part collective du Pass Culture offre aux établissements un levier concret pour créer des projets artistiques structurants. Elle favorise la rencontre entre élèves, équipes pédagogiques et artistes autour d’une démarche créative, partagée et collective. Ces projets développent l’esprit critique, l’imaginaire, la sensibilité artistique et la compréhension des œuvres et des démarches de création. Ils contribuent à la construction d’une culture commune, à la lutte contre les inégalités d’accès à l’art et à la culture.
Dans de nombreux territoires, notamment les plus éloignés des structures culturelles, ce dispositif constitue le seul accès direct aux artistes. Il valorise aussi le rôle des artistes-auteur·rice·s dans la transmission et la sensibilisation à la création contemporaine. Le Pass Culture collectif ne soutient donc pas seulement des projets scolaires, mais l’ensemble d’une filière artistique active et engagée.
Comme le précise le site officiel du Pass Culture : « Dans une situation budgétaire inédite, le ministère de l’Éducation nationale doit maintenir strictement le budget alloué à la part collective. » Cette restriction budgétaire interroge la pérennité du dispositif et la reconnaissance du travail des artistes engagé·e·s dans l’EAC. Les acteur·rice·s de terrain s’inquiètent des répercussions immédiates sur les projets en cours et la programmation à venir. Le risque est clair : limiter les actions, exclure les plus fragiles, et affaiblir le lien entre culture et éducation.
Une annonce brutale et soudaine
Pour garantir la réalisation d’actions jusqu’à la fin de l’année scolaire 2024-2025, un plafond de dépenses a été fixé. Ce plafond, établi pour la période de janvier à août 2025, vise aussi à préserver des actions à la rentrée 2025.
Dès que ce plafond — fixé à 50 millions d’euros — sera atteint, aucune nouvelle réservation ne pourra être effectuée. Au 31 janvier, 40 millions d’euros ont déjà été alloués. Les 10 millions restants ne couvrent pas tous les projets prévus.
Ce gel annoncé du Pass Culture représente une violence majeure pour le secteur artistique et culturel, déjà fortement fragilisé. Il touche durement les artistes-auteur·rice·s, notamment dans les arts visuels, confronté·e·s à une précarité économique structurelle. La brutalité de cette annonce a saturé la plateforme Adage, outil de montage des projets d’éducation artistique et culturelle. Les porteurs de projets, inquiets, se précipitent pour éviter une absence de financement qui compromettrait leur mise en œuvre.
Le syndicat Solidarité Maison des Artistes – CFDT dénonce la disparition soudaine de ce financement vital pour les artistes-auteur·rice·s. Cette décision intervient alors que la députée RN Anne Sicard annonce l’éligibilité du Puy du Fou au même Pass Culture. Le ministère de la Culture valide cette orientation, soulevant une inquiétude profonde sur les priorités accordées au financement culturel.